Les alternatives à l’EHPAD
Colocation solidaire, habitat intergénérationnel, habitat kangourou… Les alternatives à l’EHPAD
Il existe des personnes âgées qui désirent rester à leur domicile et y finir leur vie. Cependant, cette option n'est pas toujours envisageable face à la perte d'autonomie. Les proches envisagent d'envoyer leur aîné dans une résidence spécialisée. L'EHPAD est généralement la première solution qui leur vient en tête. Pourtant, d'autres alternatives existent. Ces établissements d'un nouveau genre sont même plus abordables que l'EHPAD.
Panorama de l'offre des EHPAD en France
En 2021, Uni Santé a recensé les EHPAD qui se trouvent en France métropolitaine. Son étude a révélé une recrudescence de la perte d'autonomie chez les personnes âgées. Par ailleurs, le rapport fait aussi état du tarif onéreux de ce type d’établissements.
Une population française vieillissante
D'après les chiffres de l'INSEE, la France comptera 21 millions de séniors d'ici à 2030. Selon l'institution, 3 millions d'entre eux seraient dépendants. D'autres chiffres prévoient une augmentation respective de ces chiffres de 4 millions et de 1 million en 2050.
En tenant compte du système de prise en charge des personnes en situation de dépendance en France, les EHPAD devront accueillir près de 108 000 séniors d'ici 2030. Entre 2030 et 2050, les établissements enregistreront 211 000 entrées.
Ces chiffres questionnent sur la capacité d'hébergement dans le pays. Comment la France peut-elle répondre à cette augmentation de l'offre ? Qu'en est-il de la situation actuelle ?
Une mauvaise répartition des EHPAD sur le territoire
Malgré cette pression démographique qui pèse sur le pays, l'offre d'hébergement reste relativement stable en France. En effet, à la fin de l'année 2020, nous comptons près de 600 000 lits disponibles. Cela équivaut à une place pour dix personnes qui ont plus de 75 ans. Par conséquent, le ratio se situe autour de 9,53 %.
Néanmoins, les rapports mettent en avant une mauvaise répartition des établissements dans les départements. En effet, seulement 4,2 places sont disponibles pour 100 personnes de plus de 75 ans à Paris contre 16,37 dans les autres départements.
Un coût plus onéreux
Si les familles sont hésitantes à faire entrer leur proche dans un EHPAD, c'est en raison de leur coût. En 2022, le tarif moyen de placement d'une personne âgée est estimé à 2010 euros par mois. Pourtant, ce montant est 14 % plus élevé que la pension de retraite en France.
Les frais reviennent plus chers dans les grandes villes. À Paris, il faut débourser entre 2745 et 4575 euros pour l'hébergement d'une personne âgée dépendante. En province, le coût se situe entre 1525 et 1830 euros. Enfin, les familles doivent dépenser entre 1830 et 2740 euros en banlieue.
Les alternatives aux EHPAD
Actuellement, les familles peuvent s'orienter vers d'autres alternatives pour héberger une personne âgée. Par ailleurs, elles peuvent bénéficier des dispositifs d'aides proposés par l'État.
L'aide humaine à domicile
Cette alternative s'adresse aux personnes qui souhaitent maintenir une vie à domicile. Ainsi, elles bénéficient d'une assistance humaine dans certaines tâches du quotidien. Cela porte sur la préparation des repas, du ménage ou des courses. Celles qui présentent une dépendance partielle peuvent également se faire aider pour leur toilette.
Les prestations de ce professionnel sont souvent calculées à l'heure. Le coût de cette aide humaine varie en fonction du niveau de dépendance et de l'âge de la personne. Il se situe généralement entre 500 à 2000 euros par mois.
Les résidences séniors
La personne âgée intègre cette résidence en tant que locataire. Il peut louer un appartement en fonction de son budget. Certains peuvent même devenir propriétaires. Les résidents bénéficient de plusieurs services proposés par l'établissement à l'instar de la restauration, les loisirs, le ménage, la coiffure.
La résidence autonomie
Appelée aussi « logement foyer », elle est uniquement réservée aux personnes âgées autonomes. Son fonctionnement se rapproche de celui d'un EHPAD. Les résidents possèdent leur propre chambre, mais accèdent à des locaux communs. Ils bénéficient aussi de services médicaux.
Le MARPA
Ce type d'hébergement collectif est implanté en milieu rural. Il permet aux séniors de maintenir une vie collective. Ils peuvent accéder à des services élémentaires au quotidien. À noter qu'il s'agit d'une habitation non médicalisée. Par conséquent, elle est moins onéreuse qu'une résidence senior ou un EHPAD.
La colocation solidaire
Cet hébergement est aussi appelé « habitat partagé accompagné ». Plusieurs personnes âgées vivent en colocation dans un grand appartement où chacun dispose d'une chambre et d'un accès aux toilettes. Elle se distingue par la présence d'auxiliaires de vie pour assurer le ménage, réaliser des animations ou aider à la toilette.
L'habitat inclusif
Plus connu sous l'appellation « béguinage », ce type d'habitat est celui qui se rapproche le plus d'une vie à domicile. Il s'adresse aux personnes âgées qui veulent préserver leur indépendance. Même si leur état physique ne permet plus une vie autonome, l'habit regroupé leur permet de bénéficier de soins et d'accompagnement spécifique.
Les habitats regroupés sont généralement dirigés par des organisations associatives. Les résidents y poursuivent une vie individuelle. Cependant, ils se trouvent avec d'autres habitants afin de maintenir une vie sociale active. Le sénior y vit en tant que propriétaire ou locataire. Néanmoins, il partage certains locaux avec les autres résidents.
L'habitat intergénérationnel
Il s'agit d'une résidence qui héberge des résidents de différentes générations : des familles, des étudiants et des personnes âgées. Ces personnes ne vivent pas sous le même toit. Elles ont leur propre appartement. Toutefois, ils vivent dans le même établissement. Les personnes âgées y trouvent un environnement plus dynamique au contact des résidents plus jeunes.
Les foyers Alzheimer
Ils s'adressent aux personnes atteintes d'Alzheimer, dont l'autonomie décline chaque jour. Ces foyers sont médicalisés. Il existe même des catégories réservées aux patients atteints d'Alzheimer précoce.
Les habitats kangourou
Ce terme désigne une habitation destinée aux personnes âgées qui désirent maintenir leur autonomie. La plupart des séniors déménagent dans la résidence de l'un de leurs enfants. Ce dernier peut transformer sa maison en habitat kangourou. Le logement se transforme en plusieurs parties indépendantes. Celle destinée à la personne âgée est équipée des infrastructures nécessaires pour qu'elle maintienne une vie autonome.
Les aidants familiaux
Les personnes âgées sont de plus en plus réticentes à un placement dans un EHPAD. Elles préfèrent rester dans un environnement familier. Cependant, ce choix ne peut se faire sans l'assistance d'une personne extérieure. Dans la majorité des cas, l'aidant en question fait partie de la famille. En France, les aidants familiaux seraient plus de 10 millions.
Ces personnes doivent assurer la sécurité, l'hygiène, le repas ou le divertissement de la personne âgée. Cette situation peut user physiquement et mentalement sur le long terme. C'est pourquoi il existe désormais des solutions pour offrir du répit à ces aidants familiaux.
Le baluchonnage : un bref répit pour les aidants familiaux
Le terme « baluchon » fait référence à un sac qui peut contenir quelques effets personnels lors d'un déplacement. Actuellement, le baluchonnage désigne une forme de répit de longue durée destinée aux aidants familiaux.
Pendant son absence, une personne qualifiée remplace l'aidant dans ses tâches quotidiennes. Elle est appelée « baluchonneur » ou « baluchonneuse ». Cette dernière assure une présence permanente durant l'absence de l'aidant.
Les Villages répit famille
Il s'agit d'un village de vacances équipé d'une structure médicosociale afin d'accueillir la personne âgée et son proche aidant. L'objectif d'une telle structure consiste à offrir des vacances aux deux personnes. L'aidant s'offre des moments de répit tout en surveillant son parent. De son côté, le sénior profite des vacances dans les meilleures conditions.
Certains villages proposent même des programmes d'informations et de formations aux aidants.